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Déséquilibre

Dans l'optique d'au moins conserver leur position, les grandes sociétés ont tendance à racheter celles qui sont à leur portée à un moment donné. La diversification des activités ou des techniques donne une certaine sécurité puisqu'il y a moins de risque de traverser une mauvaise passe simultanément dans tous les secteurs. Pourtant, à force de grossir, l'une d'elles peut arriver à une situation de monopole et là, un nouveau problème se pose.

En effet, si tous les concurrents ont disparu, les clients devront forcément s'adresser à celle qui subsiste (lapalissade). Il n'y a plus alors de réaction qui sanctionne un bon ou un mauvais choix, ni même une possibilité de comparer avec ce qui aurait été proposé dans un autre cadre. L'entreprise est libre de poursuivre sa route sans trop se soucier des investissements en recherche utiles pour faire progresser ce qu'elle vend.

La question de son management aux différents niveaux se pose aussi si celle de l'efficacité n'est plus à l'ordre du jour. Il est extrêmement tentant pour un certain nombre de personnes de se retrouver proche du sommet s'il n'y a pas l'inconvénient du danger de se voir taxer d'incompétence. Il est probable que les moyens d'y arriver changent alors considérablement et que ceux qui y seraient dans un contexte où l'adaptation au marché est indispensable sont évacués assez rapidement. Il va sans dire que cela n'est pas sans conséquence sur l'évolution et la qualité de ce que l'on trouve en fin de chaîne.

Si tout ceci n'est pas réjouissant au niveau de l'industrie, à l'échelle des politiques appliquées il n'y a pas non plus de quoi être optimiste. Un seul système proposé signifie une seule logique. Et on retombe dans le même genre de problèmes parce qu'il se trouvera toujours des gens qui auront avantage à tirer parti des apparences plutôt que des résultats effectifs. Personnellement, j'ose à peine imaginer ce que ça risque de donner avec une approche mécanique comme le libéralisme économique.