Le cerveau des mammifères
Quand on a commencé à capturer des orques afin de les placer dans des bassins pour les étudier ou comme attractions, ils y étaient seuls mais ils dépérissaient rapidement. Plus tard, on s'est rendu compte qu'il ne fallait pas isoler complètement un de ces animaux de ses congénères parce que dans un groupe ils communiquaient sans arrêt à l'aide d'un langage simple et que c'était un besoin chez eux. Chaque groupe qui se déplace pour trouver de la nourriture possède même son propre dialecte permettant aux spécialistes de le reconnaître. Les techniques de chasse, qui peuvent être élaborées, y sont enseignées aux jeunes.
Chez les mammifères, il y a au départ une forte dépendance aux parents. On soulignera par exemple le contraste entre les bébés tortues qui se précipitent vers l'océan dès qu'ils sont sortis de l'uf et les petits des cétacés qui ont besoin de leur mère ne serait-ce que pour ne pas se noyer quelques minutes après leur naissance. Leur cerveau possède d'ailleurs une particularité : le néo-cortex qui s'est étendu au détriment d'autres zones cérébrales. Cette dépendance peut paraître étrange, puisque le jeune n'a aucune chance de survivre sans les adultes, mais cela s'est quand même révélé un atout.
En effet, grâce à une forme d'enseignement une population peut évoluer et s'adapter beaucoup plus vite que par la simple sélection naturelle. Il suffit qu'un individu découvre (éventuellement par hasard) un comportement avantageux et que les autres l'imitent pour que toute la communauté en profite rapidement. Pour cela il faut qu'ils ne soient pas "sur des rails" mais il est probable que c'est ce qui a permis aux mammifères de gagner à la grande loterie qui a eu lieu lors de l'hécatombe d'il y a 65 millions d'années (de leur coté, c'est peut-être parce qu'ils étaient à l'origine des charognards que les crocodiliens ont survécus). En partant d'une niche restreinte à la fin du crétacé, ils se sont diversifiés et ont occupé quasiment tous les écosystèmes.
Que penser alors d'une école comme le béhaviorisme (ou comportementalisme), apparue au début du XXe siècle ? Celle-ci examine le système nerveux comme une boite noire, en ne se préoccupant que d'anticiper les réactions qui doivent se produire en réponse à des stimuli donnés. Il est vrai que cette approche s'accorde bien avec la superficialité de la société occidentale. Mais ce n'est pas cela qui permettra par exemple d'expliquer pourquoi un lion est devenu mangeur d'hommes et comment il faut procéder pour le trouver et résoudre le problème au plus vite.