Négatif
Je serais très étonné que quelquun ait décidé de mettre en pratique mon idée de conversion semi-automatique de programmes écrits par exemple en COBOL vers un langage beaucoup plus récent et plus efficace, ou même des applications plus simples qui sen seraient inspirées. Non pas quil soit impossible de trouver des informaticiens qui seraient capables de la réaliser mais plutôt quil a manqué la volonté de le faire. Ce ne serait pourtant pas un luxe de commencer à sortir linformatique dentreprise de lartisanat (le mot est faible quand on considère certaines réalisations quil faut maintenir). Mais le hic est que lidée vient de moi. Pour beaucoup de monde, il ne saurait être question que quelquun comme moi soit à lorigine dune évolution majeure comme celle là. Ceux là veulent impérativement nier lexistence du " problème " que je représente. Selon un point de vue très répandu, celui dune philosophie idéaliste, il suffit de nier lexistence de quelque chose, de ne la laisser apparaître nulle part, pour que son inexistence soit effective. La réalité extérieure nest quune projection de la pensée de lindividu. Si personne ne pense à une chose donnée, le résultat coule de source.
Mais une société qui applique à la lettre ce principe est pour le moins refermée sur elle-même. Comment assimiler les apports dune culture différente, qui ne peut être considérée que comme absurde car non conforme aux normes appliquées ? Comment admettre la possibilité dun progrès scientifique continu si tout doit préexister dans lesprit de quelquun avant dêtre tangible ? Une chose y est ou elle ny est pas. Cela aboutit à un univers figé.
Chez moi, ils nient énergiquement que je puisse avoir un quelconque talent. Je vois dici une collectivité où tous les " indésirables " seraient exclus. Seuls quelques individus autorisés " auraient " des idées, toutes bien sûr extrêmement orthodoxes et ne contrevenant pas à lordre des choses. Le résultat final ne serait quun pourrissement, une corruption du système entier.
Venons en à lexclusion du monde du travail. Selon toute vraisemblance, les entreprises à qui jai écrit se sont mises daccord pour ne pas me proposer demploi. Pour se concerter ainsi aisément, elles ont dut utiliser Internet. Il y a dut y avoir un vote à la majorité mais comment ont-elles fait pour sassurer que ceux à qui le résultat négatif ne convenait pas (il peut y avoir des urgences) ne passent pas outre ? Il doit y avoir des menaces de sanctions suffisamment dissuasives qui pèsent sur tout le monde. Une question se pose. Lors des échanges de points de vue qui ont certainement précédé le vote, pourquoi une personne lucide ne sest-elle pas jointe au groupe pour décortiquer les arguments oiseux et éviter que les gens soient téléguidés et dirigés dans une impasse ou pour leur donner des idées pour en sortir ? En un mot, quest ce que cest que ce bordel ? Jespère ne pas être le seul à mêtre rendu compte que lautre camp utilise abondamment les sophismes. Et ça marche très bien.
Internet offre des possibilités remarquables, ne serait-ce que celle de créer des forums sans contrainte despace. Cest lagora grecque à la puissance 10. Mais certains lutilisent pour persécuter quelquun en lempêchant davoir une vie normale. Quand une décision est prise en dépit du bon sens, il ny a guère de mystère. Comme cela, on veut que je sois efficace ? Mais jai pratiquement écumé les encyclopédies françaises. Est-ce quon sest simplement demandé si ce ne serait pas un gros avantage si javais accès à une connexion Internet (je rappelle que je ne touche que le RMI actuellement) ? Si cela a été signalé, des volontaires se sont sûrement fait un devoir de pilonner cette argumentation. Et pour dormir sur leurs 2 oreilles, ils ont dû préconiser dès le départ lanonymat dans les discussions et le vote. Pas folle la guêpe.
Il va sans dire que le non-aristotélisme nest pas une philosophie idéaliste. Il y a incompatibilité entre lidée que nos conceptions sont des approximations des éléments de la réalité extérieure et celle qui veut que cette dernière ne soit quune projection de notre pensée.
Christian Trévarin