PrécédentSommaire

Restons calmes

Une espèce animale consomme normalement une certaine quantité d'énergie, fonction de la corpulence moyenne des individus. Comme c'est leur environnement qui doit la fournir, cela définit une densité donnée de leur population. Les humains échappent complètement aux normes en la matière car ils utilisent des milliers de fois plus d'énergie que ce que leur taille devrait entraîner. Non seulement ils sont très nombreux mais de multiples artefacts - qu'il faut bien sûr fabriquer en quantité - leur semblent indispensables.

Pourtant, comme il y a une énorme différence de niveau de vie entre les plus pauvres et les plus riches, il doit bien y avoir un juste milieu à trouver pour une existence correcte sans gaspiller ce dont nous disposons. En effet, tout en consommant l'énergie qu'il lui faut, une espèce modifie son environnement. Celui ci se renouvelle régulièrement s'il y a un équilibre. Sinon, les individus de ladite espèce vont plus ou moins rapidement vers un gros problème. Il se trouve justement que les humains bouleversent complètement et anarchiquement le milieu qui les entoure.

Que vaut-il mieux faire : s'agiter frénétiquement et tirer le maximum de la surface de notre planète en sachant que dans un avenir pas si lointain nous nous retrouverons fatalement dans une situation très différente (et imprévisible) ou chercher à gérer les choses à long terme ? Le refus obstiné d'un pays comme les Etats-Unis à limiter la pollution qu'il provoque fait penser au livre Le troupeau aveugle de John Brunner.

En fait, le problème est schématisé par le cumul des attitudes des habitants, qui dépend de la façon dont ils sont informés sur un tel sujet (selon l'idée que l'on ne se fait pas volontairement du mal à soi-même) qui, elle, dépend des priorités que se donnent ceux qui informent. A l'heure ou un e-mail peut être envoyé aux antipodes en quelques secondes, est-il par exemple indispensable de toujours voyager le plus vite possible, au lieu de choisir différentes possibilités selon les circonstances ? Il existe sûrement de multiples solutions à des problèmes que nous traitons systématiquement de la même manière par simple habitude.