Sauts de puces
Le fait de loger des cellules-transputers dans une matrice carrée sur un circuit unique où chacune ne peut obligatoirement communiquer qu'avec ses 4 voisines présente un inconvénient : la configuration est toujours la même. De plus, les unités ne sont pas équivalentes parce qu'il y aura une différence entre celles situées au bord, qui auront des possibilités d'accéder à une mémoire externe et de communiquer avec d'autres circuits mais relativement lentement, et celles du centre qui le feront très rapidement mais seulement à l'intérieur de la puce.
Même si la commutation des tâches dans un transputer (comme dans un système d'exploitation attendant une ressource ou l'accès à une page de mémoire virtuelle) doit estomper cette différence de vitesse, il pourrait être intéressant d'utiliser un dispositif supplémentaire pour obtenir des performances optimales. Il s'agirait de permettre aux processus de se repositionner d'une cellule à une autre au cours de leur déroulement, grâce à une fonctionnalité particulière. Toutes les données d'une tâche ou l'ensemble de ce qui la concerne (y compris le code exécutable) quitterait la mémoire liée à une unité pour se retrouver dans celle d'une autre, pas forcément adjacente.
Ainsi un choix de plus serait disponible pour la programmation de ces circuits, en fonction des situations à traiter. Ce serait le compilateur qui déterminerait le moment de tels transferts, jouant le rôle de chef d'orchestre (comme un appel à une procédure spéciale, si nécessaire après attente d'une synchronisation). Une tâche pourrait dialoguer avec d'autres, définissant et engrangeant divers résultats, puis se déplacer ailleurs pour continuer son travail dans les meilleures conditions. Le fait de traiter ces questions lors de la compilation éviterait d'ajouter un mécanisme complexe en dur dans les circuits, car celui ci occuperait un certain nombre de transistors pouvant être plus utiles pour autre chose.