Psychiatrie
Quand on s'y intéresse de près, le comportement des psychotiques n'est souvent pas facile à interpréter. Cela vient du fait qu'un individu ayant une personnalité névrotique (à opposer à une personnalité psychotique) essayera de le faire d'après ses propres références, en fonction de sa vision des choses. Hors, ces sujets particuliers ne la partagent pas car ils sont caractérisés par une inadaptation à la réalité et manifestent des archaïsmes plus ou moins prononcés.
Par définition, un psychotique ne sait pas qu'il est malade. Ceci entraîne-t-il des implications ? Mon idée est que la plupart des psychotiques ne souffrent pas car ils se sont construit leur système personnel pour rendre cette éventualité impossible. Ce que nous observons de l'extérieur et qui semble impressionnant est ce qui leur permet d'expulser la douleur morale sans qu'elle ne les touche. Il est probable qu'ils souffrent beaucoup juste avant de tomber malade et que c'est bien cela qui les fait fuir dans la psychose. Là où ils aboutissent, ils se retrouvent à l'abri de ce genre de vicissitudes parce que des automatismes - comme la manifestation "concrète" de phantasmes - les en débarrasse. Mais ils ont évidemment des handicaps puisqu'ils doivent impérativement rester dans un périmètre bien délimité où "tout va pour le mieux". Je crois que ce n'est que quand ils se heurtent à la réalité, qu'ils ne peuvent plus contourner l'obstacle, qu'ils souffrent à nouveau car cela les ramènerait à l'époque qui a précédé leur échappatoire.
Cette attitude pathologique n'est pas neutre pour leurs voisins. Par exemple, un psychotique ayant une impression irrationnelle d'hostilité venant des autres - qui est éventuellement liée à de la mégalomanie - pourra vouloir punir son entourage (il y a peu de chance qu'il reste sans réagir). Il ne faut donc pas s'étonner dans le cas où il y a des tentatives de manipulation de sa part. Le plus important est d'être prévenu afin d'éviter que les choses n'atteignent des proportions inconsidérées. Ce qui est certain c'est qu'il n'y a rien à perdre en étant attentif à ce que font les autres.