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Curieusement, j’ai dû passer en revue une bonne part de ce qui concerne les initiés sans retomber sur ce qui doit être à l’origine de la situation actuelle. Je crois que j’ai été mal inspiré d’évoquer fin 93 l’article "affaires chez les pharaons" paru dans Pour la Science en décembre. Il explique qu’en consultant des papyrus administratifs du nouvel empire égyptien, on fait apparaître que la situation du pays était très différente de celle décrite par les hiéroglyphes des monuments, qui est une apologie du pouvoir en place. L’éthique égyptienne voulait que le respect de la norme et entre autre l’obéissance au pharaon donnait le meilleur des mondes possibles. Une personne agissant bien selon ces critères était automatiquement récompensée, aussi bien dans sa vie terrestre que dans l’au-delà. En fait, il semble bien que sous le nouvel empire, le pays ait littéralement sombré dans l’anarchie. Ceci pourrait tenir essentiellement à 2 choses : les difficultés de communication et d’action qui empêchaient un réel contrôle du pouvoir central et l’extension du culte d’Amon. Je crois en effet qu’Amon ("Le caché") était l’équivalent de Shiva ou Yahvé en Égypte. Il symbolisait l’indétermination spatiale, c’était le démiurge qui se manifestait partout. Sa coiffure, 2 plumes enserrant un disque solaire, évoque l’initiation 1 et son "ombre" (le territoire ou agissait son clergé) s’étendait sur tout le pays. Le prêtre dont il est question dans l’article aurait quasiment passé en revue toutes les exactions possibles et imaginables pendant plus de 10 ans sans être inquiété. L’auteur indique que la manipulation des oracles était considérée comme un délit alors qu’il est probable que ce soit le principe même de l’exercice : faire passer ce que l’on veut en se cautionnant par une soit disant autorité. Ceci a été repris par les "illusionnistes" de Paris pour le courrier que j’expédiais. A l’origine, les "signes" interprétés n’avaient aucune signification. Avec la méthode moderne, on obtient le même résultat en cachant les textes originaux. On pouvait déformer à volonté ou omettre n’importe quel propos puisque les personnes qui étaient sur place ne se doutaient de rien quand on leur racontait des énormités et qu’on traînait systématiquement dans la boue celui qui était censé les aider en leur donnant des informations. Je crois qu’il serait bon que quelqu’un lise attentivement le livre cité à la fin de l’article : "Affaires et scandales sous les Ramsès. La crise des valeurs dans l’Égypte du nouvel empire." Il est possible qu’ils y aient pris un certain nombre d’idées pour leur façon de procéder. De plus, il faudrait essayer de retrouver les grandes lignes de ce qu’ils voulaient obtenir dans l’avenir immédiat par une synthèse de leurs "interprétations". J’ai personnellement l’impression que ce n’est qu’une bande de sauvages nostalgiques d’une période où les initiés faisaient la loi. Heureusement, les institutions les ont limités mais plus les gens se taisaient et plus ils pouvaient en profiter.

Maintenant, pour sortir de cette mélasse, il faut apprendre à raisonner avec l’incertitude. Quand on reçoit une information de quelqu’un, il faut toujours la prendre au conditionnel. La personne peut mentir, elle peut être manipulée ou mal renseignée. De même, une information qu’on donne n’arrive pas forcément à destination. Ce n’est pas parce qu’une lettre a été postée qu’elle est arrivée. Si le destinataire semble réagir à ce qu’on a voulu lui faire savoir par des intermédiaires, il est possible que quelqu’un ait substitué le contenu du message. De toute façon, il y a des tas de choses qui apparaissent spontanément alors que celui qui est censé l’exprimer n’est pas au courant. Si l’on communique quelque chose à une seule personne, on court le risque que cela se perde. N’importe qui peut être trompé. Il faut se débarrasser des a priori au maximum pour y voir plus clair. Pour faire le point avec quelqu’un en parlant explicitement d’un problème, il suffit d’éviter de risquer de donner de nouvelles informations aux rosicruciens car ils s’en serviraient pour mettre en scène leurs illusions. Il faut chercher à vérifier les informations importantes mais surtout apprendre à analyser les situations car ce qu’on a en tête sera disponible à tout moment. Si des tentatives pour faire quelque chose se terminent systématiquement en fiasco, il ne faut pas se satisfaire des explications débiles qu’on nous fournit. Cela veut dire que quelque chose ne colle pas et qu’il faut essayer de comprendre ce que c’est sans a priori. L’année 94 a montré à quelles absurdités on arrivait en ne procédant pas ainsi. En tout cas, il faut chercher à démolir le système mis en place par les rosicruciens (il est certain qu’ils voudront le maintenir) car c’est lui qui leur permet d’être informés et de brouiller tout ce qui peut apparaître. Il est donc nécessaire de persuader un maximum de gens d’arrêter de faire n’importe quoi. Il vaut mieux réfléchir pour trouver les bonnes solutions à ce problème plutôt que de reprendre les anciennes qui ne fonctionnent pas.

1) Amon, L10

L10: Larousse en 10 volumes