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De l’utilisation de l’informatique

Ayant travaillé en SSII, j’ai pu constater une incompétence certaine au niveau de décisions prises dans différents services informatiques. Ceci, associé à des problèmes que j’ai eu avec le courrier (je pense que le tri informatique est généralisé maintenant) et le minitel (abonnés "fantômes") m’a amené à me demander si ce secteur n’était pas un enjeu important pour les rosicruciens. Si l’on s’intéresse à des informations de toutes natures, il suffit de placer des personnes aux bons endroits avec les modifications de programmes appropriées pour aller les chercher. Comme une information peut se dupliquer discrètement, cela passe inaperçu. Mais il ne faut pas que n’importe qui puisse y mettre son nez, donc l’informatique des entreprises doit rester un domaine de spécialistes, cloisonné. Ceci expliquerait une certaine inertie et des décisions apparemment aberrantes. Un langage de programmation comme COBOL, qui a été utilisé pour le développement de nombreuses applications fonctionnant encore actuellement, est très bavard et il a été créé à une époque où l’on ne mettait pas encore l’accent sur l’organisation et la cohérence globale. Une "verrue" peut passer inaperçu dans les milliers de lignes de programmes auxquels on évite de toucher car ils sont bien souvent bâtis comme des châteaux de cartes. Dans ces conditions, il est pratiquement impossible de savoir s’il y en a dans une application donnée. De même, on peut probablement placer des ajouts dans des systèmes très spécifiques à l’insu d’une société spécialisée qui les développerait. Là aussi, il suffit de ne pas attirer l’attention. Comme à notre époque les ordinateurs sont partout, il y a une profusion de moyens d’information et d’action disponibles. Pour un langage très répandu comme COBOL, la solution serait sans doute d’utiliser un outil semi-automatique pour transposer les programmes dans un langage moderne comme Ada ou C++. Pour tirer parti de leur modularité et réduire au maximum la taille des sources, la transposition serait effectuée à l’échelle du système informatique. Les similitudes entre les différents algorithmes seraient recherchées, le processus ne pouvant être que semi-automatique car seuls des développeurs pourraient faire les choix adéquats concernant l’organisation et apporter de nouvelles informations sur les concepts manipulés. Pour centraliser ce qui concerne chacun d’entre eux, des modules ou objets seraient créés. L’opération permettrait d’ailleurs de faire des évolutions nécessaires, comme le passage à 4 chiffres de l’année dans un objet "date" systématiquement réutilisé, ceci permettant d’éviter des problèmes en l’an 2000 avec des applications maintenues depuis longtemps. Une généralisation des composants logiciels et un suivi des modifications des exécutables devrait permettre de réduire considérablement les risques de "parasitages".

Il n’y a pas de raison pour que l’informatique soit autre chose qu’un outil pour tout un chacun. Certaines personnes sont passionnées de mécanique mais il n’est pas nécessaire de connaître en détail le fonctionnement d’un moteur pour se déplacer en voiture. La seule question qui devrait se poser est celle de l’adéquation des services qu’elle fournit pour effectuer un travail donné. Il faut adapter l’outil pour faciliter les choses et améliorer le rendement. Cependant, ce n’est pas du tout l’image qu’a ce domaine pour beaucoup de gens. Ce serait plutôt quelque chose de rebutant. Beaucoup d’utilisateurs "subissent" des applications inadaptées à ce qu’ils font et ils ne veulent surtout pas savoir ce qui se trouve derrière leur poste de travail. Tout ce qu’ils voient, c’est que des problèmes surviennent sans qu’ils sachent pourquoi et que ça les retarde. Je crois que les rosicruciens veulent maintenir ce genre d’idées préconçues parce qu’il s’agit d’un domaine qui touche à l’information, qui est leur chasse gardée. Le plus grand intérêt de l’informatique est de pouvoir extraire une donnée noyée dans des millions d’autres. Je pense qu’ils se servent de cet avantage à volonté et veulent rester les seuls, selon leur vieux principe de cacher les choses importantes à ceux qu’ils manipulent. Il faut donc maintenir une image défavorable de l’informatique et certaines décisions semblent tout à fait aller dans ce sens. Cependant, si l’on se donne la peine d’examiner attentivement la question, on se rend compte qu’il pourrait en être tout autrement. Le CD-ROM notamment recèle un potentiel gigantesque. L’exploration des possibilités qu’il offre simplement parce qu’il permet de stocker des informations quelconques en grande quantité et utilisées directement par un ordinateur pourrait donner un résultat similaire à celui de l’invention de l’imprimerie. Pour cela, il faudrait que l’ordinateur multimédia devienne un produit de grande consommation au même titre que la télévision. Il faudrait donc introduire des modèles d’entrée de gamme n’utilisant pas les composants les plus performants du moment (étant donné la vitesse d’évolution de ce domaine, cela ne signifie pas qu’ils le seront moins que nos micro-ordinateurs actuels). D’une façon générale, une intégration complète de l’informatique dans la vie quotidienne aiderait certainement à trouver de nouvelles solutions à divers problèmes. Ce genre de considérations est bien loin des "idées" des individus qui ont délibérément semé la panique et de ceux qui se sont fait piéger et ont pratiquement régressé à un stade tribal, effrayés par les "pouvoirs" de mystérieux personnages et par des évènements qui sont censés se passer à quelques kilomètres de chez eux.

Christian Trévarin