Réalité virtuelle (2)
Un processeur spécialisé générant l'affichage pour une application de réalité virtuelle devrait être un terrain privilégié pour utiliser le parallélisme. En effet, de la description mathématique de multiples objets présents dans l'environnement à la définition des couleurs des pixels, de nombreux travaux peuvent se dérouler de façon relativement indépendante. L'accélération obtenue avec un circuit de très grande densité conçu pour cet usage devrait être spectaculaire. Pour ne pas avoir à définir avec trop de rigidité les méthodes mises en jeu par des composants de différentes marques, il serait possible d'imaginer un codage normalisé des éléments à dessiner, qui serait transposé à son arrivé (une sorte de byte code pour la représentation en 3-D). Les fonctionnalités les plus élaborées seraient gérées par logiciel dans un premier temps, puis ajoutées au matériel pour celles qui se révéleraient suffisamment rentables quand l'intégration augmenterait.
Ceci était pour le système de l'utilisateur mais ceux qui doivent stocker et fournir les données peuvent aussi bénéficier du parallélisme, surtout si on leur en demande toujours plus. Pour obtenir un environnement qui n'ait pas l'air trop artificiel il faut y intégrer des images (ne serait-ce que des choses comme la couverture d'un livre) qui doivent être compactées pour être transmises rapidement. A ce propos il a été question d'une méthode de compression fonctionnant sur le principe des fractales, semble-t-il très efficace mais lourde au moment de l'analyse de l'image pour la réduction. L'idée est de repérer les auto-similarités, les parties se ressemblant plus ou moins après des transformations comme des changements d'échelle ou des rotations, et de n'enregistrer que les différences de l'une à l'autre. Un algorithme séquentiel doit être particulièrement inapproprié pour un tel traitement. D'ailleurs, puisque dans ce procédé seules les différences à l'intérieur de l'image sont stockées en plus d'une information de départ, à quand l'utilisation de "bibliothèques" qui permettraient de coder et reconstituer encore plus efficacement des parties peu diversifiées, comme les visages ?
L'utilisation généralisée de la réalité virtuelle soulèverait quand même un problème : comment effectuer de façon courante l'acquisition des données d'environnements naturels à modéliser, sans que cela prenne des jours à chaque fois ? J'ai lu que des chercheurs de l'université de Carnegie Mellon travaillaient sur cette question et qu'à l'aide d'images filmées par une caméra se déplaçant, ils réussissaient à obtenir automatiquement une représentation 3-D. Cependant, cela semble encore se limiter à un environnement réduit. Pour vraiment banaliser ce genre de choses Il faudrait que les machines puissent fusionner d'elles-mêmes des informations d'origines différentes et d'échelles diverses, comme la vue d'un bâtiment, d'une rue, d'une ville