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La vie des bêtes

En Antarctique, les manchots vivent sur la glace dans un milieu où la température peut descendre au-dessous de -50 °C. En cas de blizzard ils se regroupent afin de perdre un minimum de chaleur et changent de place pour que ce ne soient pas les mêmes qui soient exposés continuellement.

On peut se demander pourquoi des animaux se sont établis dans un environnement qui de notre point de vue est inhabitable. S'il l'est pour la plupart des espèces cela veut dire qu'il l'est entre autre pour de possibles prédateurs, donc il n'y a pas que des inconvénients. En fait, le mécanisme de l'évolution est tel que même les endroits les plus inattendus sont susceptibles d'être colonisés. Au fur et à mesure que des groupes se retrouvent dans des conditions toujours plus draconiennes, les individus que la génétique a favorisés ont de moins en moins de concurrence et peuvent s'étendre davantage. Ceci au prix d'une spécialisation qui risque éventuellement d'être fatale en cas de changement trop rapide du milieu (par exemple l'introduction d'une nouvelle espèce sur une île ou un continent longtemps isolé comme l'Australie).

Il ne faut pas imaginer que seules les particularités physiques soient sélectionnées. Pour les manchots, le comportement communautaire et "altruiste" en cas de froid extrême n'est certainement pas du au hasard puisqu'il améliore les chances de survie des individus qui réagissent ainsi. Cela veut dire que la meilleure situation d'un animal est très probablement dans son milieu naturel (ou la moins mauvaise s'il n'y est pas complètement adapté faute de temps) malgré la vision que nous pouvons en avoir et qu'il sera durablement perturbé s'il en est sorti. Eux aussi ont droit à la différence.