Le bras long

S'ils sont bien programmés, les ordinateurs peuvent effectuer des tâches complexes ou extrêmement rébarbatives sans commettre d'erreurs dues à la répétition mais ils ne savent faire que très précisément ce qui leur a été ordonné (même les systèmes d'intelligence artificielle actuels ont des possibilités d'évolution limitées par les algorithmes qu'ils incluent). A l'inverse, les humains se fatiguent, leur aptitude à se concentrer sur un problème a une durée limitée et ils sont sujets à des erreurs de toutes sortes mais ils ont des capacités de déduction, d'intuition et des connaissances globales que nous ne savons toujours pas reproduire. L'idéal serait donc de combiner les qualités de l'homme et de la machine en établissant une relation telle que les défauts de l'un seraient rattrapés par l'autre, afin de travailler avec un maximum d'efficacité (ce résultat est plus ou moins bien atteint selon le talent des informaticiens).

Cela signifie que les logiciels doivent arrêter tous les dérapages de l'utilisateur en lui donnant quand même de nombreuses possibilités et que celui-ci doit savoir en tirer parti. Il faut qu'il ait certaines compétences : il n'y a pas à considérer qu'il suffit de s'asseoir devant un ordinateur pour réussir à bien l'utiliser pour une fonction particulière, ni que c'est un appareil définitivement mystérieux et réservé à des spécialistes. Normalement les systèmes et logiciels destinés aux grand public ont des sécurités comme des messages réclamant une confirmation pour les actions risquées et ils sont "bêta testés" avant une large diffusion (s'il se révèle que ce n'est pas le cas vous pouvez toujours le faire savoir autour de vous, ce qui a un certain effet dissuasif). Il n'y a donc pas à trembler si, après s'être trouvé un livre explicatif, on reste attentif à ce qui se passe en faisant des essais (c'est la méthode de bon sens).

Un exemple actuel serait Internet. Il y a un moment que le nombre de documents HTML s'y trouvant a dépassé le milliard et sa croissance accélère toujours plus. Une personne débarquant là dedans sera évidemment perdue au premier abord. Il n'y a pas d'autre solution que d'acheter un livre traitant des recherches sur le réseau, qui donnera entre autre une liste de moteurs de recherche (les outils adéquats) ou, pour les moins timorés, d'aller voir les options des menus du logiciel de navigation présent sur la machine, où on peut normalement en trouver quelques-uns. La première inquiétude - due à l'arrivée dans un domaine ayant des règles de fonctionnement totalement nouvelles - étant passée, on découvre alors que ce qui semblait une jungle inextricable s'est transformé et qu'avec un peu de patience il est possible d'aller y pécher quasiment n'importe quoi sans quitter son bureau.