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La féodalité (1)

L'origine du système féodal remonte au VIIIème siècle et les premiers documents en donnant une "théorie" datent de peu après l'an mille. Ceux-ci comportent à la fois l'idée que chaque individu occupe une place qui lui a été assignée par Dieu et que la société idéale doit être organisée en 3 ordres similaires à la trifonctionnalité indo-européenne : clergé, noblesse militaire, paysans. Le clergé tient le premier rôle, qui est de prier pour le salut de tous. Les guerriers sont chargés de protéger ses représentants ainsi que le pays. Ceux qui produisent la nourriture doivent assurer la subsistance et l'entretien des 2 autres fonctions.

La Gaule occupée par les romains avait été développée et transformée selon leurs orientations : villes, réseau routier, commerce. Il y avait une élite proprement gallo-romaine. Au moment de la débâcle de l'empire, des Francs occupaient des postes de l'armée, ce qui servit de marchepied à ce peuple pour s'installer sur un territoire facile à conquérir. Vers 500, Clovis se convertit au christianisme. La France de cette époque fut le croisement d'héritages celte, antique et germain.

Pendant la période mérovingienne, le roi franc considérait le royaume comme son patrimoine (tradition germanique) et il n'y avait pas d'Etat dans sa forme romaine. Comme l'aristocratie franque qui s'est ajoutée à la population locale était peu préoccupée de développement, il y eut une régression des villes, de l'alphabétisation et des échanges en général. Les domaines fonciers étaient les principales richesses. Sans fixation écrite, la langue courante évolua rapidement vers le roman.

A l'époque carolingienne, des donations de terres permettaient de s'allier l'aristocratie. Afin d'administrer un empire qui s'est étendu, Charlemagne remit l'éducation à l'ordre du jour (pour former des fonctionnaires). La vassalité fut étendue : des parties du territoire étaient confiées à des nobles (bénéfices) qui avaient des devoirs envers leur seigneur. Ils avaient eux-mêmes des vassaux et ceci se ramifiait jusqu'au bas de l'échelle. Une hiérarchie de dépendances mutuelles a été installée mais celle-ci fut mise à mal lorsque des attaques d'origines diverses montrèrent ses faiblesses : le suzerain n'était pas capable d'assurer efficacement la sécurité d'un de ses vassaux en déplaçant une armée le cas échéant. Ce système se désagrégea en une multitude de fiefs qui commencèrent à s'affronter anarchiquement. En fait, il est possible que chaque vassal n'attendait qu'une bonne occasion de dénoncer l'incapacité de l'échelon supérieur afin de se dégager de ses propres obligations sans abandonner les avantages procurés par ses subalternes.