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Cerveau planétaire (2)

Comment éviter qu'Internet ne s'enfonce dans la sénilité en grandissant ? Comme il s'agit d'un travail excessif nécessaire pour construire les index des moteurs de recherche, il y aurait une solution très simple. Au lieu de venir y regarder systématiquement, il suffirait que ce soit le serveur de chaque site qui signale aux moteurs quand une modification a été réalisée et précisément quels fichiers sont concernés. Tous les documents n'étant pas modifiés sans arrêt (loin s'en faut), cette méthode serait beaucoup plus efficace. Là encore, il faudrait normaliser la façon dont les logiciels qui implémentent les sites communiqueraient ces informations.

Simultanément, pour éviter que des groupes entiers de documents restent en chantier trop longtemps sans qu'ils soient indexés et que personne ne s'en soucie, il serait utile que des rapports réguliers soient fournis automatiquement par chaque système au responsable qui s'en occupe, présentés de manière à faire ressortir ce qui évolue ou pas. La machine pourrait aussi, avec une liste de moteurs de recherche, vérifier si ses propres informations y sont visibles et, dans le cas contraire, obtenir éventuellement une description de problèmes survenus qui expliquerait cela.

La réorganisation de fichiers d'un serveur soulève une question un peu plus compliquée. La mise à jour des moteurs de recherche pourrait se faire quasi immédiatement du fait de leur occupation moindre mais cela n'empêche pas qu'avec la méthode actuelle les pointeurs hypertextes présents n'importe où sur le réseau et désignant des éléments déplacés se retrouvent le bec dans l'eau. Comme il semble pour le moins difficile de prévenir tous ceux qui auraient eu la bonne idée de créer des liens vers ces derniers, il faudrait en fait que chaque machine utilise une méthode de translations entre adresses "logiques" - celles qui sont vues par les autres - et adresses "physiques" réellement implémentées (il me semble d'ailleurs que quelque chose de similaire a été étudié pour des appareils particulièrement mobiles).

Plus généralement, il peut être désagréable d'avoir désigné un emplacement extérieur dans un de ses propres documents parce qu'il contenait des informations utiles et de s'apercevoir qu'elles ont été supprimées ou remplacées par des choses nettement moins intéressantes lors d'une modification. On pourrait imaginer un système de checksums placés dans les liens hypertextes et à leurs destinations qui permettrait de repérer à un moment donné si quelque chose a bougé et de le signaler pour regarder de quoi il est question. Un moyen plus élaboré donnerait la possibilité de faire la différence entre ce que l'on veut pointer tel qu'il était à l'instant t (il faudrait trouver un système de sauvegarde pour éviter toute déconvenue) et ce qui peut évoluer sans que cela pose problème.