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Plus de papier

Si l'on considère l'idée de fournir des documents écrits en tout genre à la population entière de la planète, un problème apparaît. La quantité de papier nécessaire serait certainement prohibitive et cela entraînerait la disparition de bon nombre de forêts à plus ou moins long terme. La solution serait d'utiliser partout des livres électroniques, c'est-à-dire des appareils portables destinés à visualiser les documents. Le modèle minimal aurait par exemple la taille d'une ardoise, éventuellement l'épaisseur d'une calculatrice, de quoi faire défiler les "pages", une mémoire définie selon un compromis entre capacité et consommation électrique et un connecteur style USB pour charger les ouvrages choisis. L'affichage devrait être de qualité suffisante pour assurer un confort équivalent à une lecture sur papier.

Une production en grande série permettrait de réduire le prix unitaire. Des revues aussi bien que des livres pourraient y être stockés (plusieurs en même temps d'ailleurs). Afin de ne perdre aucun avantage par rapport aux documents classiques, il faudrait pouvoir les re-transférer vers une mémoire de masse personnelle (une seule fois) en vue de les consulter à nouveau plus tard. Pour se faire une idée des possibilités à ce niveau, disons que les textes d'un dictionnaire totalisent approximativement 15 millions de caractères. En multipliant par 3 (au pif) pour inclure les illustrations ayant été compressées selon des méthodes adaptées, ceci est à comparer aux capacités des disques durs : actuellement, pour moins de 1000 francs on peut en trouver un de 40 giga octets, presque 1000 fois plus, qui s'intègre dans un PC.

Le tout électronique apporte aussi d'autres avantages. Il n'est plus nécessaire d'avoir une lourde infrastructure pour éditer un magazine quelconque. Il suffit d'un système de PAO de bonne qualité pour obtenir le produit fini. Cela signifie que des "tirages" plus limités seront viables (il n'y a d'ailleurs plus de prévision à faire pour la quantité à fournir puisque c'est de l'information pure qui est vendue) et que des revues plus diverses et spécifiques verront ainsi le jour.

Certains peuvent se demander pourquoi rendre partout accessible de la littérature de toute sorte alors que beaucoup de gens s'en sont complètement passé jusqu'ici. Parce que cela leur donnerait un certain contrôle sur les évènements et que la modernité vient de plus en plus souvent déranger leur existence. Il suffit d'imaginer un homme qui ne connaît rigoureusement rien à la mécanique et qui doit faire un voyage en voiture. Il tombe en panne à un endroit quelconque et fait appel au garagiste du coin. S'il a affaire à quelqu'un de malhonnête et parce que celui-ci pense qu'il ne le reverra pas dans les environs, il peut aussi bien lui faire payer 10 fois ce que la réparation devrait réellement lui coûter. Ce qui passerait pour de la malchance sur une automobile devient plus problématique au sujet de choses plus importantes.